
Au-delà de ma passion pour le producing, les systèmes de pensée et l’organisation, je suis une passionnée de jeux vidéo. Plus particulièrement, des WEIRD GAMES.
Les bizarres.
Les pas comme les autres.
Les injouables – mais toujours inoubliables.
Je lance une série de posts autour de ces jeux, récents ou moins récents, pour parler design, gameplay, philosophie, et partager quelques recommandations de derrière les fagots. Et je commence avec le dernier jeu d’un monument du weird game : Keita Takahashi – To a T.
Les jeux de Takahashi, vous en connaissez forcément le visuel, le nom ou parfois même la musique : Katamari Damacy, Noby Noby Boy, Wattam… Toujours une DA simpliste et colorée, des objectifs absurdes, et des commandes volontairement pénibles.

🕹️To a T (mai 2025, PS5/Windows/XBox) est un jeu d’aventure à mini-jeux. Il raconte l’histoire de Teen, un écolier customisable et non genré, qui vit avec un handicap : il ne peut pas baisser les bras et reste coincé en T-pose. Teen vit avec sa mère, Niko, et son chien, qui l’aide à accomplir ses tâches quotidiennes : se brosser les dents, aller aux toilettes, acheter un sandwich… et parfois, sauver le monde.
Annoncé en 2022, le jeu est développé sous Unreal 5 par uvula et édité par Annapurna Interactive (qui avait déjà repris Wattam après le retrait de Sony).

To a T est découpé en chapitres, chacun représentant une journée dans la vie de Teen. Chaque jour commence de la même manière. Choisir ses habits, faire pipi, manger ses céréales, se brosser les dents, dire au revoir à maman et passer prendre un sandwich chez la girafe qui vend des sandwichs. Ensuite, l’école, le déjeuner, le bullying.
Peu à peu, Teen découvre des super-pouvoirs et des mystères autour de la ville et de sa propre vie. Il apprend à se faire des amis, et à voir son handicap comme une particularité, pas une imperfection. La maniabilité complexe -marque de fabrique de Takahashi – devient ici un élément de narration : le fun naît grâce à la gêne.
Entre chaque chapitre : un clip musical et une chanson. Il n’y en a que deux, mais elles sont si charmantes qu’on ne les skip jamais à la maison.
To a T est une exploration tendre du handicap visible et de toutes les difficultés invisibles qu’il implique. La place de l’aidant (le chien) est centrale, tout comme l’attitude détachée de la mère, qui attend de son enfant une maturité égale à celle des autres ados, tout en lui offrant des équipements adaptés.
Chaque thème – handicap, harcèlement, monoparentalité, adolescence, responsabilité, fantasme de puissance – est lisible par des enfants (ma fille de 5 ans l’a terminé, accompagnée pour les dialogues). Et la surcouche de surréalisme absurde typique de Takahashi ajoute une fraîcheur rare.

Trailer “You are a perfect shape”
Et pour le plaisir , Katamari Damacy intro 1080p
Wattam end credits song
